Gais tropiques
…ou « Mojito à l’hibiscus » et « Piña Colada express »
Pour ramener un peu plus de soleil dans l’hiver qui arrive…
J’ai passé 6 ans de ma vie sous les Tropiques. En Martinique. Comme un voyage initiatique, partie avec 25 kg de bagages et un aller simple…
S’éloigner pour mieux revenir mais sans le savoir au départ.
Des amis aussi sont revenus et se dispersent en France, en Europe et ailleurs. Alors quand on se retrouve, il y a forcément des souvenirs qui émergent. Et forcément du rhum qui coule aussi…
Comme toute chose que je mange ou bois, la qualité est primordiale. Alors, ayant habité là où sont produits les meilleurs rhums du monde, dixit les experts, j’ai pu vérifier que même en matière d’alcool fort, la qualité change tout. Et croyez-moi, si vous n’avez jamais goûté les rhums qui sont évoqués ci-dessous, alors vous n’avez jamais vraiment goûté du rhum…
Mojito à l’hibiscus
Rien de bien compliqué mais c’est tout un rituel et le résultat vaut le coup d’œil…
Pour ajouter l’hibiscus, la petite astuce c’est de préparer des glaçons à l’hibiscus. Comment ? Acheter de l’hibiscus séché (pharmacie, herboristerie, magasin d’épices -vraies épiceries- …) que vous faites infuser puis refroidir puis on met la tisane d’hibiscus, appelée bissap en Afrique, dans des sacs à glaçons.
Magiques ! A utiliser pour leur couleur et saveur acidulée.
Menthe fraîche
(bon d’accord, ce n’est pas la saison. Mais vous voulez bien vous détendre et boire un verre avec nous ?)
Rhum blanc de Martinique
Sucre de canne en poudre
(c’est très important ! si, si…)
Eau pétillante
(la locale martiniquaise s’appelle de la Didier)
Un trait d’Angostura
(pas d’Angostura, pas de Mojito…)
Citron vert
Glaçons à l’hibiscus faits maison
Piña Colada express
Recette express :
1/3 de jus d’ananas
1 boule de glace coco
Cannelle
Sucre de canne
(personnellement je n’en met pas)
Dans un grand verre -attention piège : plus le verre est grand, plus il y a de rhum…- , mélanger le rhum et le jus d’ananas puis ajouter la boule de glace coco. Un trait de cannelle pour parfumer. Mélanger fort, fort, fort. Un trait de cannelle pour décorer. Et hop ! Tchin–tchin !
En accompagnement il y avait un pesto de menthe-oui, on a été raisonnables sur les mojitos, il restait de la menthe…- : voir la recette du perso et remplacer le persil par de la menthe fraîche -du Maroc, d’accord… et des tartines de Saint marcelin au carvi. Et oui, on ne se refuse rien !
Et on se raconte quoi maintenant que l’on a du temps ?
Je vais vous raconter des histoires de rhums pour vous saouler…
En Métropole, on trouve rarement notre préféré : LE Neisson, seule distillerie encore indépendante de Martinique, au Carbet (nord de l’île) avec sa bouteille si particulière, la Zépol Carré (« épaules carrées » en créole), reconnaissable entre mille. Et son contenu l’est également. Il y a le rhum et il y a le Neisson.
Il faut savoir que les autres distilleries sont rachetées par des grands groupes, locaux ou plus nationaux voir internationaux.
La distillerie Neisson a pour particularité de produire ses propres cannes à sucre, de façon bio mais sans certification, et donc de maîtriser sa production du début jusqu’à la fin.
L’écologie fait vraiment partie de la dynamique de cette distillerie : outre la production des cannes, les bouteilles si spécifiques à Neisson, sont localement recyclées, c’est à dire récupérées (une fois finies, vous les déposez à la distillerie), lavées, stérilisées et réutilisées pour l’embouteillage.
A noter qu’il se dit dans les milieux autorisés que les rhums de Martinique sont les meilleurs du monde. Et pour avoir parcouru la route du rhum (…), je ne suis pas loin d’être d’accord avec ça, si on leur ajoute ceux de Marie Galante qui est rattachée à la Guadeloupe.
Voici mon palmarès personnel.
–

– Clément Grappe Blanche
– Clément Canne Bleue seul rhum fabriqué à partir d’une seule variété de canne, la canne bleue, choisie pour sa douceur et ses arômes
et puis : Clément agricole, JM blanc, Trois Rivières, Saint James, Dillon, Bally qu’on utilise plus pour faire des cocktails (ti punch, planteur ou autres)
– JM vieux-Crassous de Médeuil, le fameux et ce n’est pas une blague !- ,
– Saint Etienne vieux, un très bon rhum vieux avec un très bon rapport qualité/prix et une belle bouteille, sobre comme j’aime
– Clément vieux,
– Neisson vieux,
Mais aussi : Tartane, Bally, Saint James.
A noter que les rhums ambrés sont le plus souvent (pour ne pas dire toujours) des rhums blancs qui ont subit une caramélisation (ajout de caramel ou colorant caramel pour les moins bons). Quand on connait un peu le rhum, on n’en boit pas, c’est réservé aux touristes…
Les exceptionnels :
– JM 10 ans d’âge – celui issu de la cuvée de 1991 était juste exceptionnel… ne rêvez pas, il n’y en a plus, ou à prix exceptionnel !
– Neisson 70° blanc, une expérience tentée en 2002 par Neisson à l’occasion des 70 ans de la distillerie (fondée en 1932). Et comme vous vous en doutez, il n’y en a plus… Non, ce n’est pas vrai, il a juste changé de nom et s’appelle « Esprit Neisson ». Je peux vous assurer que ce rhum est incroyablement aromatique malgré son degré d’alcool, ce qui prouve tout le savoir faire du responsable de distillation que j’ai pu rencontré et qui est passionné par son travail comme le sont beaucoup d’artisans.
– Neisson XO
– Saint Etienne XO.
Vous voyez, c’est comme n’importe quel produit alimentaire : c’est à la source que l’on a le plus de choix et de qualité ! Et encore je ne les cite pas tous !!
Bien sûr on en consomme avec modération et surtout délectation !